mercredi 10 juillet 2013

Ulysse 31 : entretien croisé avec Laurent Dobbelaere et David Colin

La bande originale de la série animée télévisée Ulysse 31, inédite jusqu'alors, est sortie sur CD en juin dernier. On l'a vu, ce disque enterre toutes les tentatives précédentes de commercialiser la musique de cette série, offrant pour la première fois à l'auditeur, dans un honnête confort d'écoute, une partition exceptionnelle dans sa richesse sonore et sa puissance d'expression. Enfin, Denny Crockett et Ike Egan gravent leurs noms de compositeurs dans le marbre de l'histoire du dessin animé.
  • Pourquoi plus de trente années se sont-elles écoulées avant que cette musique, dont les enregistrements étaient soigneusement conservés par les compositeurs, soit enfin mise à l'honneur ?
  • Pourquoi a-t-on si longtemps répété que ces enregistrements étaient perdus ?
  • Comment l'enthousiasme de deux amateurs a-t-il abouti là où un label professionnel, douze années plus tôt, avait failli ? Combien de tentatives de publier ces enregistrements ont échoué depuis 1981 ?
  • Entendra-t-on un jour les musiques qui manquent encore sur ce CD ? En particulier, qu'en est-il des musiques additionnelles de Haïm Saban et Shuki Levy, absentes de ce disque ?
  • Qu'est-ce que le projet « Ulysse 31 Soundtrack revisited », et quand sera-t-il achevé ?

    Pour répondre à ces nombreuses questions, j'ai interrogé David Colin et Laurent Dobbelaere, sans qui, selon la formule consacrée, la sortie de ce CD n'aurait pas été possible. Cet échange prolonge, complète et enrichit l'entretien avec Laurent Dobbelaere que vous pouvez lire sur le site d'Olivier Putschkar.

    Et si vous avez d'autres questions encore... N'hésitez pas à les glisser dans un commentaire, je tâcherai d'y répondre.
  • Hervé de La Haye


    1. Le CD Expert Music (2013)

    David et Laurent, bonjour. La bande originale d'Ulysse 31 signée Denny Crockett et Ike Egan vient de sortir en CD chez Expert Music. L'un et l'autre, quel rôle avez-vous joué dans cette parution ?

    David COLIN. — Techniquement parlant, je n'ai pas fait grand chose. J'ai été juste consultant sur le remastering : Laurent, producteur du disque, a requis mon avis sur certains extraits. Mais c'est lui qui s'est occupé de tout, des autorisations légales — il est allé aux USA et a assisté au remastering avec Denny Crockett. Selon eux, j'ai été un élément motivant dans cette aventure. Peut-être ai-je relancé l'intérêt pour cette BO avec mon projet d'album Parallax Ulysse 31 Soundtrack Revisited. Si c'est le cas, j'en suis heureux !

    Laurent DOBBELAERE. — J'ai pratiquement tout fait, sauf le mastering et le nettoyage de la bande magnétique. Donc je me suis chargé des recherches pour obtenir les droits, de la production du disque et de la vente du disque.

    Cette BO est restée inédite pendant plus de trente ans. Qu'est-ce qui avait empêché sa parution jusqu'ici ? Qu'est-ce qui a permis qu'elle ait finalement lieu ?

    DC. — Je ne sais pas vraiment pourquoi le 33 tours des musiques, prévu à l'époque, n'est jamais sorti. Je suppose que la priorité était donnée aux génériques et chansons. C'est probablement pourquoi nous avons eu, en France, deux 33 tours avec principalement des chansons. Puis le temps a passé. Il y a eu une réelle demande lorsque la période de nostalgie des années quatre-vingt a démarré à la fin des années quatre-vingt-dix. Il y a eu alors plusieurs obstacles : retrouver la ou les bobines master d'origine, retrouver quels étaient les bons ayant-droits, et obtenir des autorisations de ces mêmes ayant-droits. C'est avant tout l'acharnement de Laurent qui a permis sa parution. En plus, il a fait d'une pierre deux coups, il m'a aiguillé et mis en relation directe avec les bonnes personnes pour officialiser mon projet d'album. Nous avons ainsi obtenu deux contrats signés séparés, l'un pour la BO, l'autre pour Parallax. Je lui dois beaucoup !

    LD. — Normalement, le 33 tours sorti en 1981 aurait pu —aurait dû ? — contenir la BO de Denny Crockett et Ike Egan, mais je suppose que Saban a choisi d'inclure uniquement ses chansons et musiques pour des raisons financières. Si la musique de Crockett/Egan avait été présente sur ce disque, 50 % des droits musicaux auraient dû être versés à Crockett et Egan.

    Concernant le CD paru en 2001 chez Loga-Rythme, l'éditeur avait affirmé que les bandes masters étaient perdues où détruites, ce qui est exact d'un certain point de vue car aucun des ayants-droit n'avait ces bandes en sa possession, ni Saban, ni TMS, ni Cookie Jar. Denny Crockett était le seul à en avoir fait une sauvegarde pour ses archives personnelles. Moi, j'ai simplement eu la chance de rencontrer Denny et d'obtenir les licences et droits. Voilà pourquoi la sortie a finalement eu lieu.

    Pendant la préparation de cette édition, vous avez été en contact permanent avec Denny Crockett, l'un des compositeurs. Comment a-t-il accueilli ce projet ?

    DC. — Denny Crockett souhaitait depuis longtemps éditer un disque des musiques d'Ulysse 31. Il est même allé au japon faire des recherches en 2008 ; j'en ai parlé à l'époque sur mon site. Il est évidemment ravi que cela soit réalisé. Il a souhaité superviser le processus de numérisation de la bande et la remasterisation, et suivre le projet à son idée : livret en anglais, produire le disque aux USA, etc. Il n'y a pas d'appât du gain dans ce projet, les choses sont faites simplement, efficacement.

    LD. — Il a été assez surpris, parce qu'Ulysse 31 est inconnu aux États-Unis. Personne ne connaît la série là-bas, donc pour lui, cette BO n'a pas la même signification que pour nous Européens. Pour lui et pour Ike, c'était un projet dispersé parmi des centaines d'autres pour la publicité et la télévision. Mais avec le temps, ils ont commencé à vraiment apprécier la popularité de cette BO.

    Avez-vous également eu des contacts avec Ike Egan ?

    DC. — Ike Egan est plus en retrait, je n'ai pas eu l'occasion de communiquer avec lui. Mais je sais qu'il est au courant de tout ça et qu'il apprécie le travail réalisé sur l'édition de ce disque, qui est aussi le sien.

    LD. — De mon côté, oui, des contacts un peu moins fréquents qu'avec Denny, mais assez souvent.

    À part vous, qui a travaillé sur la parution de cette BO ?

    LD. — C'est écrit sur la dernière page du livret : Eamon O'Donoghue pour l'infographie, Ken Hodges pour le nettoyage et le mastering, Denny Crockett pour le transfert de l'analogique au format numérique, moi pour le texte du livret et Matt Hales pour les photos du studio Osmond.

    Pouvez-vous nous dire quelques mots pour présenter le label Expert Music ?

    LD. — Ce n'est pas vraiment un label mais une structure d'édition musicale de Denny Crockett et Ike Egan, utilisée pour légaliser leurs propres compositions. Mais comme je n'ai pas de structure moi-même, on a décidé de l'utiliser pour le CD.

    De quand date votre première rencontre avec Denny Crockett et Ike Egan ?

    LD. — De 2001, si je me souviens bien.

    À quel moment avez-vous pu écouter pour la toute première fois les bandes qu'ils ont conservées ? Qu'avez-vous ressenti alors ?

    LD. — Environ deux semaines après notre première rencontre. Ce que j'ai ressenti ? La même chose que la plupart des gens qui ont acheté le CD : des émotions fortes et une joie immense !

    Le CD est très riche en contenu, mais quelques morceaux manquent à l'appel… En dehors de la bande qui a servi de master pour le CD, Denny Crockett a-t-il conservé d'autres supports, dont le mauvais état ne permettait pas l'exploitation, mais sur lesquels on trouverait certains des morceaux manquants ?

    DC. — D'après ce que j'en sais, une copie de sauvegarde des deux bobines master avait été faite par Denny Crockett sur CD-R. Il s'agissait d'une copie mal faite (beaucoup de souffle, niveau sonore faible). Quelques personnes de confiance ont eu ce CD, mais je crois que les copies ont été rendues à Denny. Je ne suis pas sûr que ce CD-R existe toujours. Je ne l'ai jamais entendu. Ce qui est regrettable, c'est que les deux bobines sources ont été perdues après cela. La bande qui a servi pour le CD qui vient de sortir est une autre bobine que Denny Crockett avait dans ses archives personnelles, mais qui était déjà montée et ne comporte pas toutes les musiques.

    LD. — En 2002, Denny Crockett avait encore la totalité des enregistrements, mais ils sont introuvables aujourd'hui, probablement mis dans des coffres-forts avec d'autres bandes magnétiques de leur compositions d'époque, mais malheureusement mal placées et introuvables maintenant. Il se peut également que ces bandes aient été détruites. On n'a pas de certitude pour l'instant.

    On a longtemps raconté que les enregistrements de cette BO étaient perdus, ce qui était faux. On raconte aussi que les enregistrements de Saban et Levy sont perdus, quel crédit accordez-vous à cette hypothèse ? Quelqu'un de sérieux s'est-il déjà consacré à la recherche de des enregistrements de Saban et Levy ? Seriez-vous prêt à vous lancer dans cette quête ?

    DC. — À part cette copie master conservée chez Denny Crockett (encore une chance !), plus personne ne possède les originaux du côté des ayant-droits (DIC, TMS, Cookie Jar). Quant aux locaux Saban, ils ont été revendus (et donc vidés) l'année dernière. Christophe Renaud (qui a travaillé sur les CD de la collection « Télé 80 ») m'a expliqué qu'il s'était rendu là-bas en personne et qu'il avait pu sauver quelques bandes de la destruction, mais beaucoup étaient inexploitables car trop détériorées (certaines bandes traînaient dans la boue). Tout ce qui restait a probablement été jeté à la poubelle ou brûlé. Donc oui, les enregistrements Saban et Levy d'Ulysse 31 sont probablement perdus, tout comme ceux des Mystérieuses Cités d'Or, malheureusement.

    LD. — C'est vrai que les masters originaux ont disparu : Denny à seulement des copies, pas les originaux. Les originaux pour DIC/TMS/Saban sont vraiment perdus ou détruits ainsi que ceux de Saban/Levy, cela m'a été confirmé. La seule possibilité serait que Haïm Saban ou Shuki Levy, comme Denny Crockett, aient conservé une copie de ces musiques. J'ai déjà essayé de contacter Haïm Saban à ce propos, mais il ne m'a jamais répondu. J'ai également contacté des sociétés liées à Shuki Levy mais hélas, sans aucune réponse de leur part, je suis donc pessimiste pour les morceaux de Saban/Levy

    À combien d'exemplaires le CD a-t-il été pressé ? Combien en avez-vous vendu actuellement ? Êtes-vous satisfait de ce résultat ?

    LD. — Le CD a été fabriqué à 1 000 exemplaires et 400 ont été vendus. Je serai satisfait quand le tirage sera épuisé.


    2. Autres éditions et projets inaboutis

    Que savez-vous du projet de 33 tours de 1981 ?

    LD. — Pas grand chose. Que ce disque des musiques de Denny Crockett et Ike Egan était prévu mais qu'il a ensuite été annulé, peut-être parce-que Saban et Levy ont choisi de sortir un 33 tours de chansons, mais je n'en suis pas certain.

    La bande utilisée pour le CD que vous avez produit correspond-elle au programme prévu pour ce 33 tours ? Sa durée semble supérieure à ce qu'on pouvait faire entrer sur un 30 cm à l'époque.

    LD. — De fait, le 33 tours aurait peut-être duré 40 minutes au maximum et on aurait dû faire une sélection de morceaux à partir de cette « bande promo » car il était impossible de mettre 58 minutes sur un 33 tours.

    Cette pochette de 33 tours, que l'on peut voir sur certains sites de collectionneurs, correspond-elle au disque non paru de 1981 ou bien encore à autre chose ?

    LD. — Je suppose qu'elle correspond au disque qui n'est finalement pas sorti.

    En 2001, le label Loga-Rythme a donnée une version très amateur de cette BO, bricolée à partir de la bande-son des épisodes de la série. Qu'en avez-vous pensé à cette époque ?

    DC. — Disons que ce disque à eu le mérite d'exister. Il y a eu un gros travail de reconstitution dessus. La qualité était pauvre, certes, mais ils ont fait avec ce qu'ils avaient. L'ironie du sort, c'est qu'il est l'une des raisons principales du retard de l'édition de ce nouveau CD (Loga-Rythme ayant obtenu un contrat exclusif avec les ayant-droits, qui courait jusqu'à 2009), et en même temps, il m'a pourtant aidé bien souvent à repiquer les thèmes pour mes réorchestrations. Donc je l'ai à la fois aimé (pour ce qu'il proposait, sans dialogue et peu de bruitage) et détesté (pour son son clair mais relativement pauvre en mono et surtout ses thèmes très incomplets). Il n'empêche que c'est aussi grâce à ce disque que j'ai décidé de réorchestrer et revisiter la BO d'Ulysse 31. Donc, merci Loga-Rythme !

    LD. — Très déçu. J'avais longtemps espéré ce CD. Cette déception a été le déclic pour rechercher la musique originale moi-même.

    Denny Crockett et Ike Egan ont-ils eu connaissance de cette édition à l'époque ?

    DC. — Oui, et je sais qu'ils en ont été déçus. C'est l'une des raisons pour lesquelles Denny Crockett a souhaité superviser une partie du travail et faire confiance à Laurent pour ce nouveau CD.

    LD. — Je les ai informés et leur ai remis un exemplaire du CD de Loga-Rythme. Il faut d'ailleurs savoir qu'ils n'ont pas touché un seul centime sur les ventes de ce disque ! D'après ce que l'on m'a dit, Loga-Rythme à vendu 10 000 exemplaires du CD d'Ulysse 31. Et si vous regardez, vous verrez qu'il a été produit sous licence de Saban. Or Saban n'est pas, techniquement parlant, le propriétaire de la musique de Crockett/Egan : c'est TMS et Radmus Publishing à New York qui possèdent les droits de leur musique, et à ma connaissance Loga-Rythme n'avait pas de contrat avec eux. Donc les revenus, comme en 1981, sont allés encore une fois à Haim Saban et Shuki Levy.


    Est-il vrai que le label allemand Varèse Sarabande a eu le projet de sortir la véritable BO au début de l'année 2007 ?

    DC. — Il paraît, mais je n'ai pas eu de détails à ce sujet.

    LD. — Effectivement, il y a eu des discussions en ce sens, mais ça n'a jamais abouti à cause du problème des droits. À ce moment là, on n'avait pas encore de licences avec les ayants-droit de la musique.

    Avez-vous joué un rôle dans ce projet ? Jusqu'à quel stade d'avancement est-il allé ?

    LD. — Oui, à l'époque j'ai établi le contact initial avec Varèse Sarabande. Le projet n'est allé nulle part, il y a eu uniquement des discussions préliminaires, rien d'autre.

    En mai 2007, sur le site d'Olivier Putschkar, on peut lire : « C'est confirmé : les compositeurs des BGMs ont bel et bien signé en vue d'une sortie CD par le biais de Varèse Sarabande. » Est-ce exact ? Les compositeurs avaient-ils effectivement signé ?

    LD. — Non, pas du tout !

    Il semble que Silva Screen ait également été intéressé, pouvez-vous nous dire à quelle date ? Étiez-vous concerné ?

    LD. — Ils ont effectivement été approchés mais jamais vraiment intéressés car ils croyaient que le disque ne se vendrait pas.

    En janvier 2007, sur un forum consacré à Ulysse 31, un inconnu poste l'annonce suivante :
    Une copie pirate des bandes de Denny Crokett est donc mise en vente à prix d'or… Savez-vous quelque chose à ce sujet ?


    LD. — Christophe était un associé à ce moment-là, et a vendu un bootleg sur le net sans demander mon autorisation. J'ai coupé tout contact avec lui après ce comportement malhonnête de sa part.


    3. La musique d'Ulysse 31 et ses compositeurs

    Denny Crockett a expliqué dans une interview que Ike Egan et lui ont écrit une grande partie de la musique chacun de leur côté. Est-il possible de savoir qui a écrit quoi ?

    LD. — Oui, mais je ne sais pas ça par cœur. Pour exactement savoir qui à écrit quoi, il faudrait consulter un document que j'ai laissé aux USA. Cela ne m'a pas semblé crucial pour le CD.

    DC. — Denny Crockett est pianiste/claviériste et Ike Egan bassiste et guitariste. Je dirais logiquement que Denny a composé les morceaux à prédominance de synthétiseurs et les orchestrations avec du piano, et Ike, les titres orientés rock, mais je n'en suis pas sûr, il faudrait le lui demander directement.

    Savez-vous s'ils ont conservé les partitions de cette musique ?

    DC. — Je n'en sais rien. J'en avais fait la demande à Denny il y a quelques années. Cela m'aurait bien aidé pour les réorchestrations, mais il n'a rien retrouvé.

    LD. — Je pense qu'il faudrait beaucoup de temps pour les retrouver mais que ces partitions existent toujours.

    Est-il possible de retrouver le nom des musiciens ?

    LD. — Bien sûr, assez facile. C'étaient les musiciens qui jouaient avec les frères Osmond pendant la période 1977-1985.

    Officiellement, quatre compositeurs ont contribué à la BO d'Ulysse 31. Savez-vous si d'autres personnes ont été impliquées ?

    DC. — Non, il n'y a pas eu d'autres compositeurs impliqués. C'est déjà beaucoup, quatre personnes pour une BO !

    LD. — En ce qui concerne la BO de Crockett/Egan, personne d'autre n'a été impliqué.


    La bande sonore d'Ulysse 31 comporte un morceau quasiment identique à « The Battle in the Snow » paru sur un disque de MECO en 1980. Comment l'expliquez-vous ?

    DC. — Pour se plonger dans l'ambiance, au début du projet, Denny Crockett et Ike Egan ont démarré leur travail en faisant quelques reprises de Star Wars (« The battle in the snow » de MECO n'est qu'une reprise d'un thème de L'Empire contre-attaque en version disco/funk). Il faut se replacer dans le contexte : en 1980, le deuxième volet de Star Wars cartonne au cinéma, et Jean Chalopin demande aux deux compositeurs de produire une musique épique, rock, orchestrale et électronique pour le futur dessin animé de la DIC, Ulysse 31. Alors je suppose que ce morceau, « The Battle in the Snow » de MECO, devait symboliser ce que Jean Chalopin souhaitait pour la musique d'Ulysse. Denny et Ike en ont donc fait une reprise, « Showdown », en le remaniant un peu (la fin est beaucoup plus rock et plus forte émotionnellement, évoquant plus le conflit et les combats).

    LD. — Ce n'était pas le seul cas. Sur les bandes d'origine, il y avait 3 ou 4 morceaux de la Guerre des étoiles, des reprises en fait. Ces morceaux étaient destinés à mettre les musiciens dans l'ambiance pour composer Ulysse 31, car la partie orchestrale est un peu dans le style de la Guerre des étoiles.

    Pourquoi le morceau est-il absent du CD Expert Music ?

    DC. — MECO a signé une licence avec Lucasfilm pour exploiter son titre. La DIC n'a pas fait le nécessaire pour la version Crockett/Egan, tout simplement parce que le morceau s'est retrouvé par erreur sur le master vidéo, ce qui explique les problèmes juridiques qui ont suivi. Le morceau est interdit de support et d'exploitation commerciale.

    LD. — Ce morceau est tout simplement absent de la bande qui a servi à fabriquer le CD. Cela dit, avant même que cette bande soit découverte, Denny Crockett m'a toujours prévenu qu'il ne fallait pas inclure ce morceau dans une éventuelle sortie de la BO.

    Dans une interview donnée en 2003, Denny Crockett répond qu'il ne connaît pas « The Battle in the Snow » et que la similitude entre les deux morceaux (celui d'Ulysse et celui de MECO) est une pure coïncidence… Qu'en pensez-vous ? Si vous avez évoqué le sujet avec lui, sa position a-t-elle évolué ?

    DC. — Je n'en sais rien. Je ne connais pas cette interview.

    LD. — Personnellement, je suppose qu'il n'a pas bien compris la question à l'époque. Je ne sais pas exactement qui a fait cette interview mais selon moi, il s'agit d'un malentendu car Denny m'a toujours averti de ne jamais inclure ce morceau sur un CD à cause des problèmes de droits, en particulier avec Lucasfilm.

    Est-il possible que Denny Crockett et/ou Ike Egan aient travaillé pour MECO ? Qu'ils soient effectivement les auteurs de la pièce originale ?

    LD. — Non, ils n'ont pas travaillé pour MECO et ne sont pas les auteurs originaux de la pièce. Cette pièce est de MECO sous licence avec Lucasfilm.

    À votre connaissance, existe-t-il des cas similaires (morceaux qui viendraient d'ailleurs) dans la BO d'Ulysse ?

    LD. — Comme j'ai dit précédemment, 3 ou 4 morceaux de MECO inspirés de La Guerre des étoiles ont apparemment été enregistrés par erreur sur le master original. Pour le reste, il y avait des morceaux influencés par la musique des films Flash Gordon et Superman.

    DC. — On leur a demandé de composer une musique pour un dessin animé de science-fiction. Il est normal qu'ils se soient inspirés de Star Wars. Le groupe Queen était également une influence forte lors de la composition des morceaux rock. Cela se sent notamment sur « Victory » et le générique inédit. Cela prouve tout simplement qu'ils ont cherché l'inspiration à partir de ce qu'ils écoutaient, ce qu'ils aimaient.


    4. Vous

    Quel est votre rapport à Ulysse 31 ? au dessin animé en général ?

    DC. — J'adore la série depuis toujours. J'ai eu la chance de la découvrir lors de la toute première diffusion. Elle fait partie des quelques séries qui m'ont marqué à vie, avec Les Mystérieuses Cités d'or, Goldorak et Capitaine Flam.

    LD. — Comme vous, je suis simplement un fan qui a grandi avec Ulysse 31 et comme vous, j'ai beaucoup aimé la musique.

    Quel jugement portez-vous sur la BO d'Ulysse 31 ?

    LD. — Bien que j'aimais également la BO de Capitaine Flam, la BO d'Ulysse 31 est, selon moi, la meilleure des dessins animés de cette période (fin années soixante-dix, début années quatre-vingt).

    DC. — En tant que musicien, je dois dire que le rock/metal progressif est mon style de prédilection, et c'est probablement grâce à cette BO. Le mélange rock/orchestral/électro est très réussi, je trouve. C'est l'une des plus belles musiques de dessin animé produite en son temps.

    Dans la bande-son d'Ulysse 31, que pensez-vous de la cohabitation des musiques de Egan & Crockett avec celle de Saban & Levy ?

    DC. — Les musiques de Saban et Levy apportent un côté plus électronique, mais je perçois plutôt l'œuvre dans sa globalité. Je n'imagine pas Ulysse 31 sans le thème de « Récits et légendes », comme la plupart des fans je suppose.

    LD. — Un style différent mais agréable à écouter ensemble. Une cohabitation réussie.

    Connaissez-vous d'autres travaux de Denny Crockett et/ou Ike Egan dans le domaine musical ? Pouvez-vous nous en parler ?

    DC. — Je dois dire que j'ignore totalement ce qu'ils ont produit à part la BO d'Ulysse. Je sais juste qu'ils ont travaillé au studio Osmond durant des années.

    LD. — Ils ont fait des centaines de musiques pour la télévision ainsi que des films aux États-Unis au début des années quatre-vingt. Et bien sûr, beaucoup de chansons pour les frères Osmond. Bien que je possède plusieurs de ces travaux, ils sont très difficiles à trouver de nos jours, probablement chez des collectionneurs.

    Que pensez-vous des autres BO de Saban et Levy ?

    DC. — La BO des Mystérieuses Cités d'or est un chef d'œuvre, à placer juste derrière celle d'Ulysse selon moi. Je sais qu'ils ont produit aussi beaucoup de génériques connus. Mais je ne suis pas assez connaisseur pour juger du reste de leur œuvre.

    David, pouvez-vous nous dire quelques mots concernant le projet Parallax Ulysses 31 soundtrack revisited ? Où en êtes-vous actuellement ?

    DC. — Le « Soundtrack Revisited », c'est une réinterprétation personnelle de la BO d'Ulysse 31. J'essaie d'y apporter modestement mon savoir-faire, mes influences, afin de mettre l'œuvre en valeur de différentes manières mais surtout sans la dénaturer. C'est une démarche artistique choisie et assumée. Le but, au départ, était de me faire plaisir, en comblant un manque, celui de la BO Crockett/Egan absente de tout support audio. Je me suis pris au jeu au fur et à mesure, et c'est devenu un projet officiel, sous licence, et approuvé par les ayants-droits. Le projet sera bouclé dans quelques mois. Les précommandes démarreront à la fin de l'été.

    Encore quelques petits thèmes à enregistrer, un travail conséquent à faire sur trois titres plus importants, et quelques retouches sur les plus anciens morceaux pour les améliorer un peu. Au total, 31 titres.

    Le livret/digipack est illustré par Benjamin Carré et Jérôme Alquié. Je dois dire qu'ils ont fait un travail vraiment formidable, un véritable écrin pour les musiques ! J'espère que les fans apprécieront le résultat final.

    Quel est votre parcours professionnel et musical ?

    DC. — J'ai fait un peu de clarinette dans l'enfance et j'ai appris la guitare en autodidacte à l'adolescence. Je me suis intéressé très tôt aux techniques d'enregistrements et de mixage, ainsi qu'à la composition et aux arrangements. J'ai passé un DEUG et une licence de musique à la faculté de Poitiers, puis le CAPES d'éducation musicale. Je suis aujourd'hui professeur de musique en collège.

    Merci beaucoup, Laurent et David, d'avoir accepté de répondre à mes questions.

    (Questions et réponses échangées par écrit en juin et juillet 2013.)

    © Hervé Lesage de La Haye, 2013.

    jeudi 13 juin 2013

    La musique d'Ulysse revient, enfin

    L'événement

    Ulysse 31, peut-être l'une des séries de dessins animés les plus riches et les plus excitantes de tous les temps, a marqué plusieurs générations de spectateurs par ses qualités de mise en scène, par son scénario qui mêle habilement l'Odyssée d'Homère, les mythes de l'antiquité grecque et les univers de la science-fiction, et par un enveloppement sonore où la musique s'impose, ample, inventive, surprenante — déployant une partition qui tranche nettement sur la production de l'époque. Des pages d'un rock assumé, avec solos de guitare électrique, côtoient des pièces orchestrales, quelques envolées disco prudemment dosées et surtout, d'envoûtantes plages psychédéliques, déjà d'un autre temps en 1981, mais qui ont tout leur sens dans ce récit dont l'ambition est de relier les siècles.

    Deux inconnus, Denny Crockett et Ike Egan, qui n'ont jamais fait de dessin animé avant et n'en feront plus ensuite, signent cette musique. Haïm Saban et Shuki Levy, compagnons de route de Jean Chalopin et futurs auteurs-compositeurs attitrés de toutes les productions de la société DIC (Inspecteur Gadget, Jayce et les conquérants de la lumière, Les Entrechats, MASK...) signent les génériques et écrivent dans l'ombre quelques musiques additionnelles qui viennent parfaire l'ensemble.

    Mais le monde de la bande originale de dessin animé pour la télévision donne rarement la chance à la musique de vivre en dehors du petit écran. Hormis 8 minutes d'extraits (de Saban et Levy uniquement) perdus dans un album de chansons, en 1982, la musique d'Ulysse 31 s'est tue pendant trois décennies. Il y a eu, entre temps, quelques rendez-vous manqués, que nous évoquerons. Et puis le disque tant attendu est venu. C'est fait. Justice est enfin rendue à cette bande si originale car depuis début juin 2013, il est possible d'acheter, par correspondance uniquement (je veux dire, sur Internet, et plus précisément, ici) le disque suivant.


    Ulysses 31, original soundtrack, musique composée et arrangée par Denny Crockett et Ike Egan, Expert Music LLC, 2013. Réf. EMC 17

    Ses 19 pistes rassemblent pas loin d'une heure de musique, dont certaines pages inédites jamais entendues dans le dessin animé, ainsi qu'une chanson de générique qui n'a pas été retenue. Le voyage est tout simplement extraordinaire... Uniquement consacré à la partition Crockett-Egan, le disque souligne la différence de style radicale qui la sépare des musiques de Saban-Levy, très en-deçà. On en vient à se demander si Crockett et Egan n'est pas un pseudonyme qui couvrirait l'improbable collaboration de quelques musiciens-stars désoeuvrés, qui venant du hard-rock, qui du rock psychédélique, qui du jazz, pour enregistrer discrètement ces pages qui mêlent la légèreté et l'épique, la mélodie et l'atonal, la variété et l'expérimental. Seul bémol : l'enchaînement des pistes 9, 10 et 11, présentant toutes les trois un montage de pièces calmes, sentimentales ou guillerettes, avec de belles et de jolies choses isolément mais qui, sur une durée de quinze minutes, sont un peu le tunnel de ce CD. Mais il suffit d'écouter les pistes dans le désordre pour y remédier.

    Publié par Expert Music LLC, un label américain, ce disque est né de la patience et de l'obstination d'un Belge, Laurent Dobbelaere, dont on peut lire une interview ici signée Olivier Putschkar. On y apprend, entre autres, les raisons de cette parution si tardive. Sur son site consacré à Ulysse 31, Olivier Putschkar propose également une critique du CD et soulève trois remarques négatives que je veux commenter.

  • Le montage. — La bande qui a été utilisée pour produire le CD n'est pas le master studio, mais une bande déjà mixée au début des années quatre-vingt pour un projet avorté d'album 33 tours. Comme c'était l'usage à l'époque, plusieurs morceaux de la bande originale étaient mis bout à bout pour constituer chacune des pistes du disque ; la bande contient donc plusieurs séquences de musique déjà mixées où s'enchaînent presque à chaque fois deux, trois ou quatre morceaux. Pour ma part, je trouve ce travail de montage remarquablement bien pensé et exécuté ; à aucun moment je n'ai eu l'impression que le début ou la fin d'un morceau était sacrifié.
  • Le mastering. — Il faut rendre à César ce qui est à César : cette bande de seconde ou troisième génération qui a permis la fabrication du CD n'est pas exempte de défauts, notamment de bruit de fond. Le niveau sonore du CD, élevé, suggère qu'un compresseur a été utilisé de manière sans doute exagérée à un stade ou un autre de la préparation (moment où la bande a été enregistrée ? numérisation de la bande ? mastering du CD ?). Mais rendons également à Zeus ce qui est à Zeus : jamais, ni sur CD, ni dans la série elle-même, on n'avait entendu cette musique dans d'aussi bonnes conditions sonores.
  • Le contenu du disque [modifié le 14/06]. — Non, toute la musique d'Ulysse 31 n'est pas présente, et quelques manques sont cruels, à commencer par la pièce héroïque entendue dans le premier épisode quand Ulysse affronte et vainc le cyclope, pourtant l'une des plus belles de toutes. Concernant cette pièce, la critique d'Olivier Putschkar semble suggérer qu'elle a été omise parce qu'il s'agit du réarrangement d'une pièce préexistante (« The Battle in the Snow », de MECO) dont Denny Crockett et Ike Egan ne sont sans doute pas les auteurs, et dont ils ne pouvaient donc pas céder les droits. C'est aussi ce que l'on peut imaginer en lisant le site de David Colin, qui a participé à la préparation du CD ; mais David Colin m'a confirmé que ce morceau est tout simplement absent de la bande. Personnellement, cette absence est mon principal regret et peut-être même le seul.

    Alors ? Alors les choses sont simples. En matière de bande originale, je connais la force avec laquelle l'amateur peut ressentir le désir d'exhaustivité ; je sais aussi que le disque, pour mille et unes raisons, n'y répond presque jamais. Ici, il n'y répond pas, c'est ainsi. Mais le voyage dure une heure, ce qui est généreux, et riche en découvertes. Nous avons donc ici, publié de manière presque confidentielle, sous une jaquette à l'esthétique discutable, un disque que je tiens pour le plus important dans le domaine de la musique de dessin animé depuis dix ans. Dont acte.

    Qui sont Crockett et Egan ? Qui sont Laurent Dobbelaere et David Colin, les artisans de cette parution inespérée ? J'y reviendrai dans un prochain billet. Entre temps, je vous propose de creuser un peu plus la discographie d'Ulysse 31 et de comparer le CD paru cette année avec ceux qui l'ont précédé, quitte à jouer les fossoyeurs à l'occasion.

    2001 : musiques perdues dans l'espace

    « Lorsque nous avons choisi d'éditer en CD les musiques d'Ulysse 31, nous savions que les masters originaux étaient perdus. » C'est sur cette affirmation (dont l'avenir a montré ce qu'il fallait en penser) que commence le mot de l'éditeur Loga-Rythme, au début du livret de ce CD, et c'est sur ce principe qu'a été construit le disque le plus frustrant de la discographie : faute de tout autre matériel, l'éditeur a utilisé la bande-son de la série pour reconstituer, fragment par fragment, l'essentiel de la bande originale. Travail revendiqué comme « titanesque », mais travail inutile et aucunement satisfaisant pour l'auditeur. Ironie suprême : parmi les 35 musiques reconstituées figurent 5 pistes qui ont connu une parution en vinyle en 1982 et qu'il aurait suffi de reprendre sur ce support.

    Le résultat, pénible à écouter car de très faible qualité sonore, miné par la présence de bruitages et par certaines erreurs ou imprécisions dans le montage, a été pendant exactement douze ans la seule référence existante pour qui voulait écouter la musique d'Ulysse 31. C'est peut-être le disque le plus vendu de tout le catalogue Loga-Rythme, qui comptait pourtant des réalisations beaucoup plus professionnelles.

    Il appartient aujourd'hui à un passé révolu.

    Ulysse 31, collection « Animé classique », Loga-Rythme, 2001. Réf. : LR-677011

    2012 : nouveau naufrage

    En 2012 paraissait un disque médiocre, pour ne pas dire honteux, à l'image de la collection « Télé 80 » dans laquelle il s'inscrit et qui ne mérite pas qu'on s'y attarde. Ce disque mélange divers morceaux et chansons tirés des deux albums consacrés à Ulysse 31 qui sont parus en vinyle en 1981 et 1982, mal numérisés, mal reproduits, ainsi que plusieurs pistes directement copiées (volées ?) depuis le CD de Loga-Rythme.

    Cela étant indiqué, ce disque est aussi le seul CD à proposer les six extraits de la bande originale d'Ulysse 31 (pour une durée de 8'10 environ) à avoir jamais paru sur vinyle en France. Cinq font partie des pièces « reconstituées » par Loga-Rythme, déjà mentionnées ci-dessus. Ces morceaux, composés par Haïm Saban et Shuki Levy, comportent deux perles (« La Sirène » et « Changement de temps ») et des pages plus dispensables. « La gloire finale » n'a pas été utilisé dans la série ; quant à « Pot-pourri », il n'apparaît qu'une seule et unique fois dans la bande-son, au moment où Ulysse et les siens, à la fin du dernier épisode, amorcent leur retour sur Terre.

    Le CD reproduit désagréablement les craquements du vinyle. Personne ne semble être parvenu à mettre au jour les enregistrements sur bande, si tant est qu'ils aient été conservés.

    Ulysse 31, collection « Télé 80 », XIII Bis Records, 2012. Réf. : 0022641031

    2001-2013 : écoute comparée

    Trois CD contenant des musiques d'Ulysse 31 se sont donc succédés. Mais une partie des contenus se recoupent : le CD de Loga-Rythme (2001) propose une reconstitution des musiques de Crockett et Egan, récemment parues chez Expert Music dans leur enregistrement d'origine, mais aussi de quelques musiques de Saban et Levy, dont les versions jadis parues en vinyle ont été reprises en 2012 dans la collection « Télé 80 ». Je vous propose donc, pour y voir plus clair, une écoute analytique des deux principaux CD (celui de 2001 et celui de 2013) pour mettre au jour les morceaux communs et les inédits. Pour commencer, prenant pise à piste le disque de Loga-Rythme, je vais indiquer si une meilleure source CD permet d'écouter les morceaux concernés.

    – Les pistes contenant des chansons, qui ne m'intéressent pas ici, apparaissent en grisé.
    – Apparaissent sur fond rouge clair les pistes « inédites », c'est-à-dire reconstituées sur le CD de Loga-Rythme mais absentes des CD parus de façon postérieure.
    – Enfin, pour vous permettre de vous faire une idée des différences de qualité sonore, j'ai inclu dans le tableau quelques extraits à écouter tirés de ces trois CD.

  • Contenu du CD Loga-Rythme — LR-677011
    Correspondance sur la meilleure source CD disponible


    Ulysses 31 Original Soundtrack (OST)

    Ulysse 31, coll. « Télé 80 » (T80)
    1.Prologue
    2.Ulysse (générique de début - version TV)
    3.L'emprise des dieuxOST4.Eternity's End A
    4.La deuxième archeOST12.Fragment inédit
    + Forewarning A
    5.La planète perdue OST8.Action Theme B
    6.Le centre de recherchesInédit
    7.En route pour Squalopolis !OST4.
    8.
    Eternity's End B
    + Action Theme A (fragment)
    8.MystèreOST16.The Kingdom of Hades A
    9.Heureuse rencontreOST11.Memories of Happiness C
    10.Thème de Nono OST15.Nono A
    11.ÉchappatoireOST12.Forewarning B
    12.Ulysse (générique de début - version 45 tours)
    13.Ulysse rencontre UlysseT8017.Ulysse rencontre Ulysse
    14.L'énigme du SphynxOST13.
    16.
    Cosmic Terror B + Kingdom of Hades B (fragment)
    15.Inquiétude
    + Cosmic Terror A (fragment)
    OST13.Cosmic Terror D
    16.VictoireOST18.A moment of Peace A
    17.Thème des dieuxOST5.The Gods Spell B
    18.L'oracleOST6.Territory of the Gods A
    19.Chronos, maître du temps T8019.Changement de temps
    20.Récits et légendesInédit
    21.Le labyrinthe du MinotaureOST6.Territory of the Gods B
    22.L'épreuve d'HercronOST16.The Kingdom of Hades B
    23.Ulysse 31 (générique de fin - version 45 tours)
    24.Harmonie universelleOST18.A moment of Peace B
    25.La mort de ThoasOST9.Loneliness B
    26.Thème de ZotraOST11.Memories of Happiness A
    27.Mondes étrangersOST3.Clouds of Twilight
    28.Danger imminentOST14.
    13.
    Danger B
    + Cosmic Terror C
    29.La malédiction des dieux OST5.Fragment inédit
    + The Gods Spell A
    + The Gods Spell D
    30.Le réveil des compagnonsOST10.Romantic / Love Theme D
    31.TristesseOST9.
    10.
    Loneliness C + Romantic / Love Theme A
    32.Ulysse revient (2e générique - version 45 tours)
    33.PoursuiteOST1.Opening Theme B
    34.L'attaque des tridentsOST7.Battle Sequence
    35.Le vieux vaisseau Inédit
    36.La cité de CortexT8015.Traffic dans l’espace
    37.Le palais de MinosOST6.Territory of the Gods B
    38.Les SirènesT8018.La Sirène + inédit
    39.Les adieuxOST9.Loneliness D
    40.Retour sur TerreT8013.Pot pourri
    41.Ulysse (karaoke)
    42.Ulysse 31 (karakoke)
    43.Ulysse revient (karaoke)

    On le voit, douze ans après la parution du CD bricolé par Loga-Rythme, l'immense majorité de son programme peut maintenant être trouvé ailleurs, avec une qualité sonore bien supérieure. Seules trois pistes demeurent totalement inédites, « Le centre de recherches », « Récits et légendes » et « Le vieux vaisseau », ce qui représente environ 4 minutes de musique ; à quoi il faut ajouter deux fragments brefs, qu'on entend au début de « La deuxième Arche » et de « La malédiction des dieux ». Ces morceaux sont vraisemblablement absents de la bande conservée par Denny Crockett.

    C'est évidemment le cas des 5 compositions de Haïm Saban et Shuki Levy, mais celles-ci sont disponibles sur le CD de la collection « Télé 80 » (sur fond jaune). La mélodie qui prolonge la piste « La Sirène » (durée : environ 50 secondes) est, très certainement, une autre composition de Saban et Levy, inédite.

    Entre autres bizarreries, on constate maintenant que les pistes 21 et 37 de Loga-Rythme sont en réalité deux passages du même morceau, et que la coda de la piste 7 (« En route pour Squalopolis ») est un fragment tiré d'une autre pièce. Dans beaucoup de cas, la comparaison entre ce CD et la BO parue chez Expert Music montre que les reconstitutions de Loga-Rythme sont souvent très partielles : introduction écourtée, reprises coupées, sections entières manquantes. La correspondance que j'indique entre les deux éditions ne signifie donc pas que les morceaux sont identiques dans leur durée ou dans leur déroulement.

    Détail étrange, sur plusieurs morceaux (c'est flagrant sur le thème de Nono, par exemple), on constate que la vitesse de défilement est plus rapide chez Expert Music que chez Loga-Rythme. Cela suggère qu'au moment où a été mixée la bande qui sert de master au CD de Expert Music, certains morceaux ont été lus à une vitesse trop élevée. Il faudrait pouvoir comparer avec les masters plus anciens (mais très abîmés) conservés par Denny Crockett pour le déterminer avec certitude.

    Pour plus de lisibilité et pour permettre des renvois plus précis, j'ai indiqué le découpage en sections (numérotées de A à E) des pistes qui comportent des morceaux utilisés de façon indépendante dans la bande-son.

    Contenu du CD Expert Music LLC — EMC 17 Correspondance sur le CD de Loga-Rythme
    1.Opening theme
    (Vocal: Denny Crockett)
    A  0:00–1:48
    B  1:49–fin33. Poursuite
    2.Cleared for Take-OffInédit
    3.Clouds of Twilight27. Mondes étrangers
    4.Eternity's EndA  0:00–1:003. L'emprise des dieux
    B  1:00–fin7. En route pour Squalopolis !
    5.The Gods SpellA  0:00–1:18 29. La malédiction des dieux
    B  1:18–2:3817. Thème des dieux
    C  2:38–3:43 Inédit
    D  3:43–fin29. La malédiction des dieux
    6.Territory of the GodsA  0:00–0:5518. L'oracle
    B  0:56–fin21. Le labyrinthe du Minotaure
    37. Le palais de Minos
    7.Battle Sequence34. L'attaque des tridents
    8.Action ThemeA  0:00–1:26 Inédit
    B  1:26–fin 5. La planète perdue
    9.LonelinessA  0:00–1:23Inédit
    B  1:23–3:0425. La mort de Thoas
    C  3:04–3:4231. Tristesse
    D  3:42–4:4639. Les adieux
    E  4:46–finInédit
    10.Romantic / Love ThemeA  0:00–1:3031. Tristesse
    B  1:30–2:38Inédit
    C  2:38–4:52Inédit
    D  4:52–fin30. Le réveil des compagnons
    11.Memories of HappinessA  0:00–1:0426. Thème de Zotra
    B  1:05–2:00Inédit
    C  2:01–fin9. Heureuse rencontre
    12.ForewarningA  0:00–0'454. La deuxième arche
    B  0:46–fin11. Échappatoire
    13.Cosmic TerrorA  0:00–1:18Inédit
    B  1:18–2:0314. L'énigme du Sphynx
    C  2:04–2'5228. Danger imminent
    D  2:52–fin15. Inquiétude
    14.DangerA  0:00–0:38 Inédit
    B  0:38–fin28. Danger imminent
    15.NonoA  0:00–2:30 10. Thème de Nono
    B  2:29–finInédit
    16.The Kingdom of HadesA  0:00–1:328. Mystère
    B  1:32–fin22. L'épreuve d'Hercron
    17.VictoryInédit
    18.A Moment of Peace
    / Dawn of a New Day
    A  0:00–0:2616. Victoire
    B  0:26–1:1024.Harmonie universelle
    C  1:11–2:37Inédit
    D  2:37–finInédit
    19.Legacy of a HeroInédit

    Les inédits sont nombreux, très nombreux (15 morceaux sur 44), ce qui souligne s'il le fallait ce que la tentative désespérée de Loga-Rythme avait d'inachevé. Toutes les pièces inédites ne sont pas utilisées dans la bande sonore de la série, mais cela ne préjuge en rien de leur qualité : elles s'inscrivent dans l'ensemble très cohérent qu'est cette bande originale et qui s'impose comme un classique. Concernant ce disque, le seul détail curieux est la différence de vitesse de défilement que j'ai mentionné plus haut, sur laquelle les explications viendront peut-être.

    Un travail reste encore à faire : l'inventaire complet des musiques que l'on entend dans la série, pour identifier les potentiels inédits, absents de ces trois CD. Il y en a peut-être.

    Très prochainement, je reprendrai la plume pour vous parler des compositeurs de cette bande originale et tenter de répondre à une question plus vaste qu'il n'y paraît : qui a écrit la musique d'Ulysse 31

    © Hervé Lesage de La Haye, 2013.

    lundi 8 avril 2013

    Les Cités d'or changées en plomb

    Être amateur d'oeuvres télévisuelles, c'est souffrir. Cette idée s'est imposée à moi depuis une vingtaine d'années, depuis que j'ai vu le dessin animé Les Mondes engloutis massacré par TF1 lors d'une rediffusion, en 1991, et les années n'ont fait que la confirmer. Comme l'avait souligné en son temps feu le Front de libération télévisuelle, la vague montante des séries télévisées, notamment américaines, n'a en aucune façon été accompagnée d'un respect croissant des canaux de diffusion, et principalement des chaînes de télévision, à l'endroit des objets concernés. Episodes tronqués, diffusions dans le désordre, versions françaises édulcorées, images recadrées, ces maux sont devenus une épidémie avec l'avènement de la télévision numérique.

    Ici même, j'ai récemment évoqué les avanies qu'a subi le dessin animé Albator le corsaire de l'espace au cours de trente années de vie sur les écrans français. Aujourd'hui, c'est une autre série animée, guère malmenée jusqu'ici, qui subit un véritable massacre — Les Mystérieuses cités d'or .

    Co-production franco-japonaise de prestige, diffusée en France à partir de 1983, Les Mystérieuses cités d'or est peut-être la plus extraordinaire série animée de son temps, extraordinaire par les qualités de son scénario (qui a l'audace d'introduire des éléments de science-fiction dans un récit d'aventures historiques situées au XVIe siècle), et atypique à la fois dans sa structure (structure de la série, feuilletonnante, et structure de chaque épisode, qui inclut un résumé des épisodes précédents, une annonce de l'épisode suivant et un documentaire pédagogique en prise de vues réelles) et dans son mode de production (projet japonais sur lequel sont intervenus en cours de route le Français Jean Chalopin et son équipe).

    Maintes fois rediffusée, la série a connu un destin vidéo similaire à celui d'Albator le corsaire de l'espace : parution en cassettes VHS vendues à l'unité chez AK vidéo à partir de 1996, puis sortie en DVD (sous l'étiquette AK Vidéo pour le circuit spécialisé, sous étiquette Sony pour le circuit généraliste), et innombrables rééditions et repackagings DVD au cours des années 2000. Ces différentes éditions n'ont jamais proposé autre chose qu'une image vieillie et la seule version française. Pour la première édition DVD, AK Vidéo n'avait d'ailleurs pas hésité à revendiquer le choix d'une résolution inférieure à la résolution standard du DVD, pour tenter de dissimuler les défauts de l'image.

    En 2008, l'éditeur vidéo Kaze propose une réédition qui s'annonce comme haut de gamme, avec une image restaurée et un packaging luxueux. Mais le contenu reste proche des éditions précédentes : l'image a certes été améliorée, mais reste issue d'un master vidéo et non des films 16 mm d'origine. En 2013, Kaze annonce avec fracas ce qui pouvait constituer un événement considérable dans le monde de l'édition vidéo : la parution des Mystérieuses cités d'or sur support Blu-Ray, donc en haute définition, et partant des masters 16 mm. Pour la première fois, une série animée de l'âge d'or allait connaître les faveurs de ce nouveau support et, peut-être, en magnifier les qualités graphiques tout en consacrant le Blu-Ray comme le lieu possible de la redécouverte de tout un patrimoine télévisuel auquel le DVD n'a jamais vraiment rendu justice.

    Puis Kaze a dévoilé une bande-annonce qui a laissé pour le moins perplexe. Enfin, le produit a été expédié à la presse et commercialisé. Il a fallu se rendre à l'évidence : en fait de coup d'essai, ce coffret Blu-Ray est un coup d'épée dans l'eau et une trahison.

    Une trahison, parce que cette édition a été fabriquée à partir du même master que les DVD déjà connus, et non à partir des films 16 mm d'origine. Il n'y a donc aucun gain en terme de qualité d'image. Pire, afin d'exploiter malgré tout les possibilités du support et de vendre le produit sous l'estampille "haute définition", les alchimistes de chez Kaze ont fait subir à l'image un traitement destiné à la lisser, à la rendre plus propre, à lui donner l'apparence de la restauration. Le résultat, consternant, est la disparition de nombreux détails : côté personnages, les aplats de couleur tendent à ronger les traits de contour, et côté décors, beaucoup de petits éléments tendent à se dissoudre. Les documentaires de fin d'épisodes, eux, sont à ce point dégradés par ce traitement que l'image évoque plus la rotscopie ou la photo peinte. Détail ridicule ultime : le logo qui porte le titre de la série dans le générique d'ouverture a été refait et grossièrement collé par-dessus l'ancien, bricolage honteux qui n'aurait de toute façon pas été nécessaire si le master utilisé avait été de qualité.

    DVD Sony (2000). Blu-Ray Kaze (2013). Les rais de pluie ont quasiment disparu, les traits du manteau également, ainsi que la texture du décor (la surface du mur et des planches de bois a été polie).

    Un coup d'épée dans l'eau, parce que ce qui aurait pu constituer la tête de pont d'une réédition de séries animées contemporaines des Mystérieuses cités d'or dans un format haute définition est un objet éditorial d'une telle médiocrité que l'on ne peut lui souhaiter qu'une chose : qu'il passe inaperçu. En d'autres lieux, en d'autres temps, j'ai fustigé l'amateurisme qui présidait à l'édition de certaines bandes originales de dessins animés sur CD, mettant dans le même sac les éditeurs vidéo de l'époque (qui étaient les mêmes que les éditeurs de CD). Près de douze années ont passé, le pouvoir a en partie changé de mains, mais l'incompétence demeure et progresse même.

    Les défauts de cette regrettable édition Blu-Ray ont principalement été pointés sur les forums ainsi que dans les commentaires d'Amazon ; à l'heure actuelle les critiques un peu plus institutionnelles font preuve d'une relative discrétion. Fait remarquable, toutefois, le magazine spécialisé AnimeLand, qui année après année a élevé l'art de ménager la chèvre et le chou au rang de discipline olympique, attribue à ce coffret une note globale inférieure à celle que recevait l'édition DVD Kaze de 2008, et précise sobrement que « les contours des traits ont été comme grignotés » et que « lorsque des personnages sont à l'arrière plan » ils en deviennent « presque flous ».
    Blu-Ray Kaze (2013). Les visages des personnages sont comme gommés.
    Blu-Ray Kaze (2013). Peut-être l'élément le plus surréaliste de cette "restauration" : les documentaires de fin d'épisode, qui ressemblent maintenant... à du dessin animé. Valse avec Bachir n'est pas loin.

    Le fiasco de Kaze, sur cette édition, du reste, ne me surprend qu'en partie. Je n'oublie pas qu'en 2009, lors d'une réédition des Mondes engloutis en DVD, cet éditeur n'avait pas hésité à illustrer le menu du DVD par une musique directement récupérée... sur mon propre site web. Il faut dire que l'extrait en question (la face B du 45 tours des Mondes engloutis) est tiré d'un morceau jamais paru en CD ; je peux comprendre que Kaze ait eu du mal à se le procurer. On comprend moins bien que le concepteur du DVD se soit contenté d'un affreux MP3 bricolé par moi il y a plus de dix ans avec du mauvais matériel à partir d'une mauvaise numérisation du 45 tours ; il aurait suffit de m'envoyer un email pour se procurer une version bien meilleure, que j'ai acquise entre temps mais pas ajoutée à mon site. Mais non : précipitation, ignorance, goût de la facilité, choix de la discrétion pour ne pas payer de droits ? Kaze s'est contenté de ça, qui reste largement digne des menus que cette musique illustre, au demeurant.

    Que peut-on plaider, aujourd'hui ? La cause des Mystérieuses cités d'or semble entendue : dix années passeront sans doute avant que voie le jour un nouveau transfert enfin issu des films 16 mm d'origine. D'autres séries, d'un rayonnement comparable, mériteraient évidemment de connaître les honneurs de la haute définition à partir des pellicules de jadis. Mais qui, pour s'y risquer, et investir dans un travail de qualité ? Aujourd'hui, personne, assurément.

    En ce mois d'avril 2013 commence sur TF1 la diffusion d'une suite aux Mystérieuses cités d'or. Je pourrais évidemment dire ce que je pense et du projet, et de ce que j'en ai vu jusqu'ici... mais je vais m'abstenir.

    © Hervé Lesage de La Haye, 2013.

    Source
    Captures d'écran : http://www.catsuka.com/interf/forum/viewtopic.php?f=1&t=7028&start=584

    Post-scriptum

    Beaucoup de choses ont été publiées sur Les Mystérieuses cités d'or, mais peu de contributions ont su éclairer les conditions de production de cette série, opacifiées par un générique français largement incomplet, sinon fantaisiste. Je ne saurais trop recommander la lecture du blog suivant, hélas anonyme, où pour la première fois justice est rendue aux véritables scénaristes et réalisateurs japonais de la série, et où sont décortiquées les principales différences entre le doublage français et la version originale japonaise, tant dans le dialogue, avec son lot d'erreurs de traduction, que dans l'utilisation de la musique et des bruitages. L'ensemble est tout simplement passionnant.
    http://estebantaozia.blogspot.fr/

    jeudi 21 mars 2013

    La playlist du décompositeur, n° 1

    Pot pourri • Chostakovitch • Cités d'or • Dents de la mer • Grieg • Haneda • Iron Maiden • Mondes engloutis • Pink Floyd • Prokoviev • Sheller


    Cela fait longtemps que j'y songeais, sans trop savoir comment construire la chose ni la présenter. Pour le contenu, en revanche, les idées étaient là : vingt ans ont passé depuis que j'ai bricolé mes premières compilations musicales sur cassettes audio pour certains amis — le désir de partager et faire découvrir est intact. Aujourd'hui, la technologie me permet de recommencer.

    Il y a donc, bien sûr, de la musique à écouter. À l'aveugle, ou presque : un titre, un genre, rien de plus. Et une liste de mots-clefs (des noms de compositeurs, des titres de films, de dessins animés…) qui permettent de situer les contrées où l'on s'aventure.

    Ensuite, si vous le souhaitez, il y a mes petites notices bavardes. Au temps des cassettes, j'en écrivais déjà, d'abondantes. Ici j'ai tenté de me restreindre ; mais pour être sûr de ne pas vous assommer ou (pire) vous dissuader de vous plonger dans l'écoute, ces notices sont dissimulées. À vous de choisir à quel moment vous souhaitez les découvrir et (éventuellement) les lire. Mon conseil serait : après la première écoute. Mais jamais est possible également.

    En fin de compte, le plus long aura été la résolution des points techniques soulevés par cette rubrique (trouver un lecteur convivial pour l'écoute des morceaux, trouver un script permettant de masquer les notices, construire la page). Je tiens à remercier Sylvain Chabert pour son aide toujours précieuse.

    Une dernière chose : ces morceaux ne sont pas destinés au téléchargement. Je compte sur vous pour n'en faire aucun usage contraire à la loi. Ils sont en ligne de façon temporaire, jusqu'à la prochaine édition de cette liste d'écoute.

    Faites-vous plaisir, et à bientôt.


    1. Toccata Afficher/masquer la notice
    2. Découverte de l'Orca Afficher/masquer la notice
    3. Vers le nouveau monde Afficher/masquer la notice
    4. Prinsessen Afficher/masquer la notice
    5. Le Grand Héritage Afficher/masquer la notice
    6. La Salle de commande Afficher/masquer la notice
    7. Introduction & danse Afficher/masquer la notice
    8. Cantilène Afficher/masquer la notice
    9. Interstellar Overdrive Afficher/masquer la notice
    10. Remember Tomorrow Afficher/masquer la notice